Socle commun contre instruction
Le décret sur le socle commun, qui avait été rejeté au Conseil Supérieur de l’Education, est paru le 11 juillet. La présentation qui en est faite officiellement masque les conséquences que cela risque d’avoir à terme sur les horaires, les disciplines, les programmes et les finalités mêmes de l’institution scolaire.
Le décret énumère une liste de “connaissances” et “compétences” - maîtrise de la langue française, pratique d’une langue vivante étrangère, principaux éléments de mathématiques et la culture scientifique et technologique, maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication, culture humaniste, compétences sociales et civiques, autonomie et initiative- .
Chacun des chapitres est subdivisé en une partie consacrée aux « connaissances », ce qui est mesurable, suivies de parties consacrées aux « capacités » et « attitudes », ce qui ne l’est plus.
Les disciplines sont en tant que telles jetées par la fenêtre Il n’y a plus d’histoire, mais une « culture humaniste », les mathématiques sont accolées à la « culture scientifique et technologique ».
Quant à la physique, aux sciences de la vie et de la terre, aux arts plastiques, à la musique et à l’éducation physique et sportive, elles disparaissent.
Des domaines entiers (on n’ose plus dire disciplines) sont ainsi exclus, alors qu’ils figuraient au certificat d’études primaire !
Education informelle au menu. Deux chapitres sont consacrés l’un aux « compétences sociales et civiques », l’autre à « l’autonomie et l’initiative » qui n’ont, elles absolument rien à voir avec des connaissances scolaires et qu’on va demander aux enseignants « d’évaluer ». En même temps cela permet de faire passer l’idée que la formation doit mêler « formel » et « informel » (la vie, les associations, le travail en entreprise).
Y aura-t-il encore des programmes nationaux ?
Il n’y a plus de programmes nationaux par niveau de classe. Place à « l’individualisation des parcours ».L’ « adaptation des programmes » est d’ailleurs annoncée pour la rentrée 2008. Quant à la liberté pédagogique et au respect de la qualification des enseignants la déclaration ministérielle selon laquelle les parents peuvent désormais « vérifier que les enseignants appliquent le socle commun » en dit long.
FO a voté contre ce décret inspiré des « compétences de base » élaborées par l’Union européenne et nous continuerons à le combattre.